OUVRIR LES FRONTIÈRES POUR SAUVER L’ÉCONOMIE
Message du P. Germán
OUVRIR LES FRONTIÈRES POUR SAUVER L’ÉCONOMIE
Il y a quelques jours, j’ai entendu dire dans un journal sérieux et assez connu internationalement, qu’un politicien disait : « nous allons ouvrir les frontières pour sauver l’économie ».
Immédiatement j’ai réagi et j’ai pensé qu’il fallait que j’écrive quelque chose en relation avec cette affirmation.
Malheureusement, depuis ce jour-là, cette affirmation devient fréquente dans les déclarations des uns et des autres.
La fermeture des frontières non seulement a affecté l’économie. Elle a surtout affecté nos relations avec la famille et avec les amis. Combien de familles se sont vues séparées ? Combien de personnes n’ont pas pu voir mourir leur père, leur mère ou un parent proche ? Combien de couples se sont déchirés à cause de la séparation ? Combien de drames humains à cause de la fermeture des frontières ?
Nous écoutons souvent, ceux et celles qui proposent des solutions pour sortir de la crise produite par le Coronavirus, parler de sauver l’économie.
Je suis très conscient et même témoin de la crise économique que le coronavirus est en train d’imposer à beaucoup de familles. Mais il n’y a pas que la crise économique. Il y a aussi la crise psychologique, la crise sociale, la crise spirituelle, la crise dans les relations, la crise sanitaire…
Il ne faut pas penser qu’en sauvant l’économie nous allons sauver les hommes et les femmes qui souffrent à cause de tout ce que ce virus est en train de nous imposer.
J’aimerai que nos politiques et tous nos leaders parlent de sauver l’homme et la femme, de sauver les familles, de sauver les personnes qui sont les premières victimes de cette crise.
Nous ne pouvons pas continuer à vivre avec l’économie au centre et au cœur de toutes les préoccupations.
En cette année de Jubilé pour la Terre, il est important que nous placions la Terre, la Création au centre de toutes nos préoccupations et de toutes nos décisions. Et au sommet de la Création nous devons placer l’homme et la femme qui, même s’ils ne sont pas les propriétaires de la Terre et de la création, sont leurs administrateurs.
Personne ne peut dire qu’il ou elle a acheté la Création ou une partie d’elle avec sa bonne situation financière.
La Terre et la Création sont le plus grand cadeau que Dieu a mis dans nos mains. Nous ne pouvons pas nous l’approprier et la détruire au profit de l’économie de quelques-uns, de quelques multinationales ou de quelques pays. Tout au contraire, nous devons la protéger et l’utiliser pour le bien de TOUS.
Le 4 octobre est la fête de Saint François d’Assise. Il nous a enseigné que la Terre, le soleil, les animaux et tous les vivants de la planète sont nos frères et nos sœurs.
Nous devons comprendre que la plus grande richesse que nous possédons est la Création et la Terre qui en fait partie. Que dans la relation que nous avons avec elle nous devons abandonner la logique financière pour nous situer dans la logique de l’amour, de la gratuité, du partage et de la solidarité.
Aujourd’hui, il ne s’agit pas de sauver l’économie, mais de sauver la Création, de sauver la Terre et de sauver l’homme et la femme qui crient leurs souffrances devant Dieu et devant la société.
Pour avoir plus d’argent nous avons surexploité la Terre pour avoir plus d’argent, nous avons traité nos frères et sœurs comme des esclaves, pour avoir plus d’argent nous avons laissé mourir de faim des milliers d’enfants dans le monde, pour avoir plus d’argent nous avons des systèmes de protection de santé inégalitaires et injustes. La liste est longue de tous les péchés que nous avons commis pour remplir nos poches d’argent.
Le Jubilé pour la Terre et la situation de crise que nous vivons aujourd’hui doivent nous aider à comprendre que si le moteur de la société continue à être l’argent, nous allons vers la destruction de la Création, de la Terre et de l’humanité.
Le moteur, le cœur, le centre et l’unique logique qui doit guider, illuminer et fortifier nos décisions aujourd’hui doit être la sauvegarde de la Création et le bien-être de tous les vivants. Et, parmi les vivants il y a celui et celle que Dieu a placé au sommet de la Création : l’homme et la femme.
Ne nous trompons pas et ne nous laissons pas tromper, aujourd’hui il ne s’agit pas de sauver l’économie à n’importe quel prix. Il s’agit de sauver la Création et l’homme et la femme qui sont ses administrateurs.
Bonne semaine.
P Germán le 4 octobre 2020