LE CORPS DU CHRIST A
Los Angeles, le 14 juin 2020
1ère lecture : du Livre du Deutéronome 8,2-3.14b-16a
Psaume : Psaume 147(147B) 12-13.14-15.19-20
2ème lecture : de la 1ère lettre de St Paul aux Corinthiens 10,16-17
Evangile: selon St Jean 6,51-58
Aujourd’hui nous célébrons la fête de « Corpus Christi » dans laquelle nous proclamons que le Christ est présent dans l’Eucharistie et dans l’Eglise rassemblée qui est le Corps du Christ présent sur la terre.
Cette fête est très populaire dans plusieurs pays et les célébrations s’accompagnent de processions et d’autres manifestations joyeuses à l’extérieur de l’église.
Cette année le Corps du Christ est en train de souffrir physiquement, psychologiquement et spirituellement.
La souffrance physique et psychologique de beaucoup d’hommes et de femmes partout dans le monde à cause du Coronavirus est la souffrance du Christ. L’Église et Dieu lui-même ne sont pas insensibles à la douleur, à l’angoisse et à la dépression que la situation que nous vivons actuellement impose à de nombreux membres du Corps du Christ.
Notre solidarité doit être, aujourd’hui plus que jamais, très importante. L’Église en tant que communauté et les baptisés d’une façon personnelle doivent s’engager dans la lutte contre cette maladie. Nous devons être solidaires et responsables pour manifester que le Christ est présent à côté de ceux et celles qui souffrent, ici et ailleurs.
L’isolement, le confinement et toutes les normes que nous devons respecter pour garder des distances avec nos amis sont une source de souffrance pour tous. Les personnes les plus affectées sont sûrement les jeunes, les personnes âgées et les malades qui se trouvent enfermés dans les hôpitaux et empêchés d’avoir des contacts avec leur famille et leurs amis. Il y a aussi ceux et celles qui sont en prison et qui maintenant sont encore plus séparés et abandonnés par la société.
La liste des personnes qui souffrent est énorme. Le Corps du Christ est profondément blessé et nous devons prier et agir pour qu’une guérison se produise le plus tôt possible.
Le Corps du Christ souffre aussi spirituellement. Combien de familles ont vu partir un être cher sans pouvoir célébrer dignement des funérailles. Le manque de sacrements, la séparation entre les pasteurs et le peuple de Dieu sont une source profonde de souffrance pour nous les pasteurs et je suis sûr que pour beaucoup de paroissiens aussi. Beaucoup de familles avaient des plans pour célébrer un baptême, une confirmation ou un mariage et tout a été suspendu. Le manque de l’Eucharistie a été aussi une grande souffrance spirituelle pour beaucoup de baptisés.
Je connais beaucoup de personnes qui venaient souvent à l’église pour prier devant le Saint Sacrement ou pour demander l’intercession de Marie ou de Saint Jude ou d’un autre Saint pour un besoin particulier. Il y avait tous les jours quelqu’un dans l’église qui venait remercier le Seigneur pour une grâce reçue. Cette souffrance spirituelle a besoin aussi d’être soignée.
Peu à peu nous sommes en train de réouvrir les églises mais nous devons rester encore très vigilants pour éviter une nouvelle vague de malades.
Le Corps du Christ est en train d’accompagner le Seigneur dans sa Passion et nous avons envie de dire avec Lui « Père, pourquoi m’a tu abandonné ».
Aujourd’hui nous célébrons la fête du Corps du Christ dans la Passion et j’espère que bientôt nous pourrons célébrer, avec le monde entier, la fête du Corps du Christ dans sa résurrection.
Une nouvelle vie nous attend et nous devons nous y préparer. Après cette pandémie nous devons continuer à vivre dans la Confiance en Dieu et dans les autres. La Solidarité que nous sommes en train de vivre aujourd’hui ne peut pas se terminer avec la pandémie. Elle doit continuer à se développer pour que la fraternité universelle soit toujours plus visible.
La pandémie et la mort tragique de Georg Floyd nous ont rappelé qu’il est essentiel de se battre pour le respect de la dignité de tous. Peu importe la couleur de la peau, la religion, le pays d’origine, le statut migratoire ou les tendances sexuelles de quelqu’un, nous avons tous le droit de vivre dignement. Nous devrions tous avoir le droit d’être soignés de la même façon et avec les mêmes médicaments. La discrimination dans la santé est intolérable.
La Résurrection que nous attendons est une prise de conscience de tous. Nous devons nous sentir Responsables de notre vie et de la vie des autres et cela passe par le respect de la Création.
Célébrons la Fête du Corps et du Sang du Christ dans la prière et avec Confiance ; préparons-nous à vivre la Résurrection que le Seigneur a promis à notre humanité.
Amen.
P Germán