stsebastianfrgerma
La Covid: mon expérience
Depuis que la pandémie s’est déclarée, je n’avais jamais eu un test positif, bien que pendant un certain temps je me sois fait tester toutes les semaines, et parfois, même 3 fois par semaine.
J’avais déjà pensé qu’un jour, j’allais, moi aussi, me trouver à gérer un résultat positif. J’avais toujours eu peur de me trouver positif, loin de chez moi. Et c’est bien cela qui m’est arrivé à la fin mai.
Je suis parti célébrer un mariage en France et 2 jours après mon arrivée, j’ai eu un rhume, comme jamais je n’en avais eu dans ma vie. Deux jours au fond du lit. Mal à la tête et un corps sans forces. Pas d’énergie pour aller jusqu’à la cuisine de l’appartement où je me trouvais pour manger un peu. Je n’avais pas le courage de sortir pour faire un test. Le troisième jour était le jeudi de l’Ascension et en France c’est une journée fériée et tout est fermé. J’ai réussi à acheter du lait et des jus de fruits pour survivre. Les amis qui m’avaient prêté l’appartement étaient partis sans savoir que j’étais malade.
Le vendredi j’ai décidé de prendre la voiture pour aller à Blois, où le mariage devait avoir lieu le samedi. Un premier test positif chez les mariés. Un autre test positif au laboratoire et j’étais devant l’évidence : j’avais la Covid.
Alors nous avons fait les calculs qui s’imposent pour savoir, si avec des précautions sérieuses, je pouvais présider la célébration. Tout d’abord il fallait être responsables et éviter la propagation du virus.
Nous sommes arrivés à la conclusion que j’avais été contaminé avant de quitter Los Angeles. Je n’avais plus de symptômes depuis 48 heures, tous les invités à la noce étaient vaccinés et avait été prévenus de mon état de santé. En plus, nous n’étions pas très nombreux. Le samedi je me suis levé à 14h30 fais le mariage à 17h et retourné au lit après.
Si je vous raconte ma vie c’est pour partager avec vous les pensées que j’ai eues devant la Covid. Pour mon séjour en France, j’avais un programme très chargé et minutieusement prévu pour arriver à faire beaucoup de choses pendant mon court séjour. Jour après jour j’ai annulé les activités prévues depuis des mois. Pas de déjeuner le vendredi à midi avec mon évêque. Pas de messe le dimanche à 11h ni repas tiré du sac avec la communauté de Mer. Pas de rencontre le soir avec un groupe d’amis. Pas de retour à Paris le lundi, comme il était prévu et tous les rendez-vous prévus pendant la semaine ont été annulés. La Covid m’a brutalement rappelé ma fragilité. Nous ne sommes pas maîtres de beaucoup de choses dans notre vie. Pour ne pas m’inquiéter trop et pour être en paix avec moi-même, j’ai fait un gros travail de réflexion et de prière pour me mettre dans les mains du Seigneur. En plus il fallait mettre aussi la santé de ma mère dans les mains du Seigneur. Elle a fait plusieurs crises pendant mon absence. Nous avons eu très peur. Et je ne pouvais pas rentrer immédiatement comme je l’aurais voulu. Rien à faire. Seule la prière et la confiance m’ont aidé à rester calme.
Quand la maladie s’est déclarée, j’ai pensé à mon logement. Je ne voulais pas imposer ma présence à qui que ce soit. J’étais prêt à m’interner dans un hôtel mais des amis, de longue date, m’ont dit immédiatement qu’ils étaient ravis de m’accueillir et qu’ils ne craignaient pas la maladie puisqu’ils avaient déjà été malades, quelques semaines avant. Quel soulagement ! Quelle différence entre s’isoler dans un hôtel où chez des amis. Un grand merci à eux et à tous les autres qui se sont manifestés d’une façon ou d’une autre pour me soutenir. La solidarité est indispensable en ces moments de confusion. J’ai été heureux de sentir l’amitié et l’amour autour de moi, malgré cette maladie qui fait peur et qui nous éloigne les uns des autres.
Depuis le mariage je ne voulais que retourner chez moi pour être à côté de mère. J’ai eu des avis très différents sur l’interprétation des conditions de la loi pour retourner aux USA après une infection Covid.
Plusieurs médecins ont voulu m’aider mais la loi est un peu compliquée et tous les médecins ne sont pas au courant ou ne comprennent pas bien ce que la loi exige. Il y a eu quelqu’un qui m’a même dit que je ne pouvais pas entrer aux USA avant 10 jours après les derniers symptômes. J’étais un peu perdu et inquiet. Mais une fois de plus, la prière et la Confiance m’ont aidées à trouver une solution légale qu’il fallait pour pouvoir prendre un avion de retour.
C’est ainsi que j’ai pu prendre l’avion, le mercredi matin. Un jour avant ce que j’avais prévu dans mon programme originel. Être dans l’avion m’a rassuré. Malgré toutes les turbulences qu’il y a eues, pendant tout le voyage. Revenir chez moi m’a réconforté. Alors, j’ai dit au Seigneur : merci. Je suis près de ma mère et prêt, malgré la fatigue, pour présider les 1ères communions samedi et dimanche, à Orange County et à Los Angeles.
Cette expérience personnelle m’a rappelé, qu’au début de la Pandémie et plusieurs fois dans cette période j’ai dit que la Responsabilité, la Confiance et la Solidarité étaient indispensables pour nous aider à affronter ces moments de crise.
La Covid n’est pas finie. Nous sommes en train d’apprendre à vivre avec mais il fait continuer à être Responsables et Solidaires et à vivre dans la Confiance.
Bonne semaine.
P. Germán le 12 juin 2022