Apprendre à vivre avec le Coronavirus

Dans le message de la semaine dernière je disais qu’après le Carême nous devions changer de vie et qu’après le coronavirus probablement la vie ne serait pas comme avant.
Aujourd’hui nous entendons, de plus en plus, dire qu’il va falloir s’habituer à vivre avec le coronavirus. Probablement ils ont raison. Cela implique de toute façon un changement de vie. Nous devons nous préparer à vivre avec le coronavirus.
Cela veut dire que nous allons être obligés d’inventer des nouvelles formes pour nous manifester des signes d’affection. On ne pourra plus s’embrasser et sûrement que nous allons être obligés de nous habituer à porter ces masques qui nous empêchent de voir complètement le visage de l’autre mais qui nous aident aussi à garder nos microbes et à ne pas les transmettre à toutes les personnes que nous aimons. Il faut que nous soyons attentifs pour ne pas développer la peur de la rencontre mais plutôt chercher des nouvelles formes de se rencontrer sans mettre en danger notre propre vie et la vie des autres.
Nous avons tous appris à travailler et à apprendre à distance. Maintenant nous passons des heures et des heures devant un ordinateur, une tablette ou un téléphone.
Il va falloir que nous apprenions à nous donner des horaires et à les respecter. J’ai mal au dos de ne plus courir à droite et à gauche. L’exercice est indispensable. Ce n’est pas la même chose d’être devant un ordinateur, même avec 50 personnes en face, que d’être devant un groupe de personnes.
Il y a longtemps que je ne prends plus ma voiture. Ce n’est pas mal. Nous allons peut-être apprendre à utiliser la voiture seulement quand c’est indispensable et faire beaucoup de choses à pied. Je n’ai plus envie d’aller dans les grandes surfaces et j’essaye d’économiser la nourriture que nous avons actuellement pour m’éviter de faire des courses par internet trop souvent.
Je crois que le coronavirus nous apprendra à vivre plus simplement et à terminer avec cette envie de consommer sans limites.
Apprendre à vivre avec le coronavirus passe aussi par un développement de la solidarité. Nous allons comprendre peu à peu que le monde ne peut pas continuer à vivre si nous ne prenons pas au sérieux le problème de toutes les personnes qui n’ont pas le nécessaire pour vivre et si nous ne prenons pas les moyens pour permettre aux personnes âgées et aux plus vulnérables de notre société de vivre dignement. Nous sommes tous dans le même bateau et personne ne se sauvera seul. Nous avons besoin les uns des autres. Qu’aurions nous fait si les gens qui ramassent les poubelles avaient arrêté de travailler pendant cette crise ? Et si les médecins, les infirmiers et le personnel qui travaille dans la santé s’étaient enfermés chez eux ? Apprendre à vivre avec le coronavirus est aussi apprendre à remercier et à aider ceux et celles qui travaillent pour nous, souvent dans l’ombre, avec la prière, financièrement et dans le respect des normes que les spécialistes nous conseillent.
Apprendre à vivre avec le coronavirus nous oblige à mettre notre confiance en Dieu. La vie est belle comme une rose et les plus belles roses ont beaucoup d’épines.
Avant même que la crise soit déclarée officiellement j’ai écrit pour donner trois mots qui pouvaient nous accompagner à vivre mieux ce temps de crise et après. Aujourd’hui je suis convaincu que pour vivre avec le coronavirus nous allons être obligés de développer la Confiance, la Solidarité et la Responsabilité individuelle et collective.
Que la joie de Pâques nous illumine pour trouver le chemin à suivre avec le Coronavirus.
Joyeuses Fêtes de Pâques.
P. Germán le 3 mai 2020