stsebastianfrgerma
7º Dimanche du temps de l’Église
7º Dimanche du temps de l’Église
Année Liturgique C
Los Angeles, 20 février 2022
1ère lecture : du 1er Livre de Samuel 26:2.7-9.12-13.22-23
Psaume : Ps 102(103)1-2.3-4.8.10.12-13
2ème lecture : de la première lettre de Saint Paul
Evangile : selon St Luc 6,27-38
L’évangile de ce dimanche est difficile à entendre et pourtant il nous rappelle que si nous voulons être chrétiens, disciples de Jésus, nous devons apprendre à aimer nos ennemis, à faire du bien à ceux qui nous haïssent, à souhaiter du bien à ceux qui nous maudissent et à prier pour ceux qui nous calomnient.
Nous ne pouvons pas être chrétiens, si nous ne travaillons pas pour la fraternité. Nous ne pouvons pas être heureux si notre cœur est rempli de haine et si dans nos paroles et nos actions nous cherchons la vengeance. Nous ne pouvons pas avoir une relation d’amitié avec Jésus si nous ne lui confions pas ceux et celles qui nous ont fait du mal.
Pour que vous voyez que cela est possible je vous raconte trois témoignages.
Une femme est allée visiter un jeune prisonnier pendant dix ans. Elle lui a appris à écrire et à lire. Quand il est sorti de la prison, elle l’aida à trouver un travail et une place dans la société.
Quand il fut sur le bon chemin elle s’est retiré de sa vie. Mais avant de partir le prisonnier lui a demandé pourquoi avait-elle fait tout cela pour lui. Elle lui a répondu : « te souviens-tu de l’homme que tu as tué pour avoir un peu d’argent pour ta drogue ? Je suis sa mère. Si j’ai fait tout cela pour toi c’est pour éviter qu’en sortant de prison tu recommences à faire ce que tu as fait à mon fils. Pour éviter qu’il y ait une autre mère qui souffre la même douleur que j’ai endurée ».
Le 26 juillet 2016, pendant que le P. Jacques Hamel célébrait la messe dans l’église Saint Étienne de Saint Etienne du Rouvrais, il a été humilié et tué au couteau d’une façon barbare par deux terroristes. Il était très proche de sa sœur Roseline et de sa famille.
Sa sœur a été profondément meurtrie par la mort de son frère. Après avoir pris un peu de temps pour se reconstruire et après tant de souffrance, elle s’est demandé : « Qui peut souffrir plus que moi ? » Et dans sa réflexion elle s’est dit : « et si l’un de mes enfants à qui j’ai donné une bonne éducation, était devenu l’assassin d’un religieux ? Quelle serait ma douleur ? ». Alors elle a pensé à la mère de l’assassin de son frère et elle lui a téléphoné avant de lui rendre visite. Cette pauvre femme et son mari avaient fait tout ce qu’ils ont pu pour éviter que leur fils se laisse entrainer par un réseau terroriste qui l’a conduit à commettre ce meurtre. Les parents de l’assassin vivent un enfer et ils avaient besoin d’un peu de compassion.
Le troisième témoignage est de ma propre famille. Après l’assassinat de ma sœur en 1996 et de mon frère en 1999, notre famille n’a jamais eu un mot ou une pensée de haine contre les personnes qui ont commandité ces actes. Nous avons pu continuer à vivre, malgré notre profonde souffrance, avec un cœur en paix. Nous n’avons jamais douté de la bonté de l’humanité et de la beauté de la vie. Je ne sais pas si nous avons pardonné aux assassins mais je sais que nous avons prié pour eux et pour leurs familles plusieurs fois dans nos prières en famille. Nous avons fait le choix de vivre et d’aimer. Nous avons refusé tout sentiment de haine ou de vengeance. Ce choix nous a permis de continuer à vivre avec la douleur qui ne peut pas se décrire tellement elle est personnelle et profonde.
Il est toujours possible de faire du bien à ceux qui nous ont fait du mal et de prier pour nos ennemis. Il est toujours possible de travailler pour la fraternité universelle, malgré les expériences douloureuses que nous devons affronter. Amen. P Germán